30 décembre 2007

L’échec des négociations d’Annapolis s’amorce

Malgré la dernière rencontre entre Mahmoud Abbas et Ehud Olmert jeudi dernier, la pression sur le processus de paix entre israéliens et palestiniens, enclenché lors de la rencontre d’Annapolis, ne cesse d’augmenter. Les problèmes sécuritaires palestiniens et le refus israélien de geler totalement la construction de colonies en Cisjordanie restent des points de discordes insurmontables. Sur le terrain, la violence reprend ses droits.

La rencontre, jeudi dernier, entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien, Ehud Olmert, à Jérusalem, n’a pas abouti. Les sujets qui fâchent sont nombreux et ne cessent d’éloigner progressivement israéliens et palestiniens d’une possibilité d’accord sur les statuts définitifs. D’une part, le gouvernement israélien refuse de geler totalement l’agrandissement de colonies juives, notamment à l’Est de Jérusalem, revendiqué par les palestiniens comme capitale de leur futur état. Ehud Olmert a demandé, vendredi, au ministère israélien du logement de geler les permissions de construire dans les colonies. Cependant, il refuse d’annuler celles déjà distribuées.

D’autre part, l’exécution, par les forces israéliennes, vendredi à Ramallah, d’un garde du corps de Ahmed Qurei, chef des négociations palestinien, semble tomber comme un avertissement. L’homme décédé était membre de la Force 17, garde rapprochée du président Abbas. Suite à cet affront, quatre combattants palestiniens ont tués deux soldats israéliens en civils à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Deux miliciens ont été abattus à leur tour par les soldats protégeant les colonies de la ville. Le Jihad Islamique et les Brigades des Martyrs d’al Aqsa, proche du Fatah, ont tous deux affirmer leur responsabilité dans cette attaque. Suite à cela, un colon a écrasé un palestinien de 21 ans samedi, dans les environs de Ramallah. Le parti d’extrême droite des colons israéliens promettait une vengeance pour la mort des deux soldats. En conséquence, Olmert a menacé le gouvernement palestinien de stopper toutes négociations dans le cas où ce type de violences ne serait pas proscrit. « Tant que l’Autorité Palestinienne ne prends pas les mesures adéquates avec l’intensité adéquate, pour combattre les groupes terroristes, l’Etat d’Israël ne peut pas faire de changements qui l’exposerait aux dangers et créerait un hasard sécuritaire. » a-t-il affirmé dimanche devant son cabinet. En réponse, Mahmoud Abbas a appelé toutes les milices palestiniennes à rendre les armes, tandis que Salam Fayyad déclarait lors d’une rencontre avec le président Barak, samedi, être « en deuil pour la mort de ces soldats.» La police palestinienne assure avoir arrêté les auteurs de l’attaque. « En quelques heures, nous avons réussi à arrêter deux membres du groupe derrière l’attaque d’Hébron.» déclare fièrement Riyad Al Maliki, ministre palestinien de l’information, affirmant que cela prouve l’efficacité des forces de sécurité palestinienne. Cependant, les attaques israéliennes contre les factions palestiniennes se sont multipliées ces derniers jours, notamment dans la bande de Gaza où 34 personnes ont été tuées depuis le 13 décembre. La plupart d’entre eux étaient des membres du Jihad Islamique ou du Hamas. Cela s’ajoute aux 49 blessés à Gaza et 9 en Cisjordanie. La colonisation et la violence dans les territoires palestiniens occupés se révèlent en augmentation, creusant peu à peu le tombeau des négociations de paix entamées à Annapolis. L’amorce de cet échec favorise la crédibilité du Hamas auprès de la population palestinienne. En effet, selon un sondage du Centre Palestinien de Recherche et de Sondage sur la Politique publié le 16 décembre, le Hamas avait déjà stabilisé sa crédibilité grâce au peu de confiance accordé par la population palestinienne aux négociations de paix, ceci, malgré la prise de pouvoir de Gaza et la détérioration du niveau de vie dans la bande côtière.

Nadia S.

26 novembre 2007

Annapolis, la conférence de tous les dangers

Les préparations de la conférence de paix au Proche Orient, qui aura lieue à Annapolis ce Mardi 27 novembre, vont bon train. Les invitations sont envoyées aux quatre coins du monde, mais le document joint israélo-palestinien sur lequel la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice insistait lors de ces dernières visites dans la région, n’est pas prêt.

Selon le ministre palestinien de l’information et des affaires étrangères, Ryiad Al Maliki, les modérés de Palestine risquent gros s’ils ne reviennent pas d’Annapolis avec des éléments concrets. « Les israéliens ainsi que la communauté internationale doivent se rendre compte que le camp des modérés en Palestine risque gros si nous rentrons les mains vides de la conférence de Paix d’Annapolis», prévient le ministre

Le ton est donc à l’inquiétude du côté palestinien, notamment suite au refus d’Israël de geler totalement l’activité coloniale en Cisjordanie, en se contentant de stopper les nouvelles colonies, tout en permettant aux anciennes de continuer à se développer. « Avant la rencontre d’Annapolis, les israéliens n’ont qu’à signer un papier qui gèlerait le développement des constructions coloniales, ce qu’ils refusent de faire, s'inquiète Ryiad Al Maliki, rencontré dans son bureau à Ramallah. Notre part du marché concerne la sécurité avec la récolte des armes illégales et le démantèlement des milices que nous avons commencé à mettre en place avec succès. Personne ne pourra nous montrer du doigt et nous dire que l’échec de la conférence de paix nous incombe. Nous avons effectué notre part du marché, les israéliens non» Insiste-t-il.

Légitimité gouvernementale

Concernant la bande de Gaza, et les inquiétudes émises par tout un chacun suite à la perte du pouvoir de l’Autorité Palestinienne dans la bande côtière au profit du Hamas, le ministre renvoi aux difficultés internes israéliennes. Les inquiétudes envers les israéliens se portent sur la stabilité du gouvernement. Si un accord est trouvé, Lieberman et e le parti d’extrême droite Shaas quitteront certainement le gouvernement israélien, ce qui  provoquera de nouvelles élections remettant en question un éventuel accord.

Des deux côtés, les espoirs sont amoindris par une légitimité gouvernementale mise à mal d’un côté par la monté du Hamas et la perte du pouvoir sur toute une partie du territoire, et de l’autre par une coalition gouvernementale bancale et dirigée vers l’extrême droite, opposée à la création d’un état palestinien, qui force Ehud Olmert a être particulièrement vigilant sur les sacrifices que sont près à faire les israéliens en vue d’un règlement du conflit. Tous ses facteurs ont pour conséquences un investissement limité dans le processus de paix.

Cette réalité est mise en avant par la publication par le quotidien israélien Haaretz, d’une ébauche de document joint daté du 17 novembre. Ce document est consternant de légèreté et d’imprécisions concernant les grandes questions du conflit. Les frontières de 67 sont juste évoquées, Jérusalem à peine citée, le statut des réfugiés n’y figurant tout bonnement pas. La volonté d’application de la Feuille de Route semble être une évidence, palestiniens insistant pour qu’elle soit « immédiate et parallèle », israéliens refusant cette mention. Dans cette ébauche de document joint, le gouvernement palestinien demande à ce que la date limite de la signature d’un traité de paix après la conférence d’Annapolis soit de 8 mois, Israël précisant clairement ne pas vouloir « d’accord sur la date limite ». Les résolutions de l’ONU sont évoquées, mais reste à définir si les négociations seront « basées sur », comme le demande les palestiniens, ou simplement « guidées par » ces résolutions, selon Israël.

Des détails qui paraissent insignifiant semblent devenir de véritables barrières qui empêchent tout document joint consistant d’être pour le moment, édité. Malgré la participation de la Ligue Arabe, la réalité d’échec de production d’un document joint israélo-palestiniens, ne permet pas d’espoirs démesurés concernant cette conférence de paix.

Nadia S.

4 novembre 2007

Le Hamas promet un coup d’état en Cisjordanie d’ici un an

Le ministre de l’Intérieur, Abdul Razzaq Al Yahya, a tenté de rassurer les palestiniens, ce mardi, face à une menace grandissante du Hamas en Cisjordanie. Nizar Ryian, un officiel du groupe islamiste avait affirmé la veille, que le Hamas prendrait le pouvoir en Cisjordanie d’ici un an.


De nouveaux rebondissements dans la guerre politique entre les officiels de l’Autorité Palestinienne à Ramallah et les chefs du Hamas à Gaza. Ce lundi, Nizar Ryian leader du Hamas, a assuré à la foule du camp de réfugiés de Jabalyia, dans la bande de Gaza, que d’ici un an, le Hamas aura pris le pouvoir en Cisjordanie. « L’Automne prochain, nous prierons à Ramallah », a-t-il ainsi Nizar Ryian. Cette assurance met d’autant plus la pression sur le président Abbas, qu’Israël semble tester la capacité de l’Autorité Palestinienne à maintenir l’ordre dans ses rues.

Le ministre de l’intérieur, Abdul Razzaq Al Yahya, était en visite à Naplouse ce mercredi, où il a assuré qu’une prise du pouvoir du Hamas en Cisjordanie était impossible car « l’Autorité Palestinienne est assez forte », pour contrecarrer une éventuelle volonté de coup d’état sur le quartier générale du président Abbas. Le Gouverneur de Naplouse a menacé le Hamas de sévères ripostes en cas de tentative de prise de pouvoir dans sa ville, qui reste l’un des foyers du groupe islamiste en Cisjordanie. Les services de police palestiniens assurent qu’aucune information ne vient affirmer l’organisation d’un éventuel coup d’état à Ramallah, mais les soupçons planent et les opérations de police à l’encontre des partisans du Hamas en Cisjordanie se multiplient. Lundi, le Hamas a affirmé que 12 de ses compatriotes avaient été arrêtés à Naplouse, Jénine et Tulkarem.


Un partenaire inédit 

Depuis le mois de juin, le Hamas règne en maître sur la bande de Gaza, suite à une prise de pouvoir violente face aux forces de polices de l’Autorité Palestinienne. En réaction, le président Abbas a opéré une scission politique totale avec le groupe islamiste et tente depuis, de l’affaiblir financièrement et politiquement, par de nombreuses arrestations, mais surtout par le boycott financier des institutions et des officiels du Hamas, d’une part en gelant les salaires de ces derniers et d’autre part en décrétant illégale toute transaction bancaire en direction du groupe islamiste. En effet, depuis dimanche dernier, les responsables de banques qui se rendent coupable d’affaires avec le Hamas sont passibles d’une amende de 150 000 dollars et de 3 à 15 ans de prisons fermes. Le président Abbas cherche ainsi à rassurer Israël et les Etats-Unis sur les limites des transactions monétaires avec des groupes désignés comme terroristes par les pays occidentaux. Selon les déclarations officielles, cette action vise à rassurer les investisseurs étrangers quant à l’utilisation de leur argent dans les Territoires Palestiniens.

L’Autorité Palestinienne met donc tout en œuvre pour mettre à mal le pouvoir du Hamas en Palestine, mais il semblerait que ce dernier ait un partenaire inédit : Israël. C’est ce qu’a affirmé le chef de l’Intelligence palestinienne, Taoufiq Tirawi, dans une interview accordée à une chaîne de télévision israélienne ce mardi. M. Tirawi déclare qu’au vue de l’efficacité de la sécurité israélienne concernant le contrôle de la frontière palestinienne avec la Jordanie, il lui semble impossible que le Hamas puisse se fournir en arme autrement qu’avec l’aide d’Israël. « Israël aide le Hamas en permettant à ses membres de voyager sur des territoires sous contrôle israélien », affirme-t-il. Une information qui, si elle venait à être confirmée, mettrait Israël au cœur d'un jeu dangereux entre Hamas et Fatah, qui ne pourrait conduire qu'à une aggravation de la situation, éloignant toujours un peu plus les possibilités d'accords de paix entre israéliens et palestiniens.


Nadia S.

30 octobre 2007

Hébron victime des colons

Vendredi 19 octobre, L’ONG israélienne B’tselem a publié un rapport édifiant sur la situation sécuritaire à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. L’ONG dénonce l’augmentation des violences commises par les colons et les soldats israéliens, à l’encontre du voisinage palestinien.


L’ONG israélienne B’tselem, dénonce dans son dernier rapport publié vendredi 19 octobre « l’augmentation des attaques de la part des colons et des forces de sécurité israéliennes sur les résidents palestiniens » d’Hébron, ville principale du sud de la Cisjordanie, comptant 160 000 habitants. Selon B’tselem, cette situation est directement dû à la présence d’une nouvelle colonie, installée à la périphérie de la vieille ville depuis 7 mois.

En effet, le 19 mars 2007, un immeuble palestinien en construction a été occupé par une dizaine de colons israéliens (voir photo). « Suite à l’établissement de cette nouvelle colonie, Israël a accru la présence des forces de sécurité qui a eu pour conséquence l’augmentation des abus et des violences de la parts des soldats et des officiers de la police de douane sur la population palestinienne », insiste l’ONG. L’immeuble pris d’assaut est revendiqué par les colons comme étant leur propriété, l’un d’entre eux l’ayant acheté 700 000 dollars. Cependant, le propriétaire palestinien déclare avoir acheté cette terre il y a plusieurs années à Ayub Jaber, qui vit aujourd’hui en Jordanie. Il aurait de plus investit 900 000 dollars dans la construction de l’immeuble et dément l’avoir vendu à quiconque. Tous les deux semblent être en possession des papiers officiels de propriété. Cette discorde a été portée devant la Haute Court de justice israélienne, qui doit donner son verdict fin novembre.

Selon Issa Amro, coordinateur de B’tselem à Hébron, « les colons veulent relier la colonie du centre de la vieille ville à la colonie d’Arb’a, juste à la sortie de la ville. » Dans le voisinage de la nouvelle colonie la vie a changé radicalement depuis ses 7 derniers mois. La rue ou siège l’immeuble a été interdite d’accès aux voitures palestiniennes, alors que les jeeps de l’armée et les bus de colons ne cessent leur allés et venus. « La vie est devenue plus difficile depuis l’établissement de cette nouvelle colonie, témoigne Bassam Juberi, couturier habitant en face de la colonie. En bas de cet immeuble, il y avait une dizaine de magasins qui ont été fermés. De plus, on se fait harceler en permanence, insulter, jeter des pierres par les colons. J’ai été porté plainte mais rien n’est arrivé. La paix n’existe que dans les médias mais pas sur le terrain. Lorsque les israéliens nous considèrerons comme des êtres humains, alors peut être que la paix sera possible. » Conclu-t-il.

Ce harcèlement continu sur les voisins palestiniens n’est pas nouveau. Déjà, dans le cœur de la vieille ville, où 500 colons occupent une bonne partie des maisons, le harcèlement est quotidien, tout comme la présence des soldats. Le tombeau d’Abraham, revendiqué par les juifs israéliens comme lieux saint, est la raison de l’édification de cette colonie. Le souk arabe a été bouclé par l’armée il y a plusieurs années et la majorité des habitants ont fuit ce quartier suites aux accès de violences des israéliens. Les ruelles du souk, désertes, sont recouvertes de grillages, portant parpaings et déchets lancés par les colons sur les passants palestiniens. L’étoile de David est taguée sur les portes des magasins fermés, signe du passage des colons. Il n’est pas rare d’entendre des insultes fusées des fenêtres d’habitants israéliens : « casse-toi sale chien » lancent des petites filles du haut de la colonie sur un homme palestinien. « Se sont les colons mais aussi les soldats qui nous lancent des pierres, de l’eau bouillante, ou de l’urine par les fenêtres, témoigne Abu Ahmed, commerçant dans la vieille ville d’Hébron. Avant la fermeture du souk, je pouvais atteindre 1 000 dollars de chiffre d’affaire par jour. Aujourd’hui, je n’obtiens pas cette somme en une année. Plus personne ne passe par ici. » Se désole-t-il.

La pression opérée constamment sur la population palestinienne force cette dernière à abandonner maisons et commerces, que les colons tentent sans relâches de récupérer. Les israéliens d’Hébron sont réputés pour être particulièrement violent et nombre de leurs concitoyens dénoncent ces agissements, sans qu’il n’y aient d’actions concrètes sur le terrain pour mettre fin à cette situation.

Nadia S.

28 octobre 2007

Israël coupe l’électricité en réponse aux tirs de roquettes

Le ministre de la défense israélien, Ehud Barak, a annoncé, jeudi, la mise en place d’une action d’envergure pour lutter contre les envois de roquettes quotidiens sur le territoire israélien : la coupure de  l’électricité.  Un aveu d'échec de la tactique militaire israélienne. Les habitants palestiniens craignent une crise humanitaire majeure.


Malgré de nombreuses interventions militaires meurtrières dans la bande de Gaza, l'armée israélienne n’a pas réussie à stopper, ni même à réduire le nombre de roquettes artisanales lancées sur son territoire. L’état Hébreu, par le biais d'Ehud Barak, a décidé de couper l'électricité à tout moment, d'abord pendant 15 minutes et puis de plus en plus longtemps à chaque fois qu’une roquette tomberait sur le territoire israélien. La bande de Gaza est en effet dépendante à 60% de l’électricité israélienne.

Punition collective

Les ONG présentes sur le terrain joignent leurs indignations aux doutes de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, concernant cette « punition collective », contraire aux lois internationales. « Jouer avec l’électricité, c’est jouer avec le feu, prévient ainsi l’ONG israélienne, Gisha, dans un communiqué. « Gaza n’est pas un “pays étranger”, Israël continuant d’opérer un total contrôle sur tous les aspects de la vie dans la bande de Gaza, et y reste donc responsable du bien-être de la population. »

Le député du ministre de la défense israélien, Matan Vilnai, a déclaré à la radio militaire israélienne : « Parce que c’est une entité qui nous est hostile, nous n’avons aucune raison de leur fournir l’électricité plus que le minimum requis pour éviter une crise. » Depuis le mois dernier, la bande de Gaza est officiellement considérée par Israël comme « entité hostile», entraînant la fermeture de nombreux points de passage, empêchant certains types de produits de rejoindre le territoire gazaoui.

Crise humanitaire
Le premier ministre israélien, Ehud Olmert, a promis au président Abbas, lors de leur rencontre vendredi, qu’Israël ne causerait pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza. Cependant, la crise est déjà là. « La situation se dégrade et les gens attendent avec impatience de voir ce que va donner la conférence internationale, témoigne Abu Shadi, un habitant de Gaza, affilié Fatah. Dans la vie quotidienne, c’est une catastrophe, on manque de produits de première nécessité. Tout le monde fait des stocks en ce moment. Le prix des viandes, du tabac, de l’essence, des fruits et des légumes ont beaucoup augmenté. On survit grâce à l’aide humanitaire, à la Croix Rouge et à l’UNRWA, mais les ONG ne peuvent pas remplacer une autorité. » s'inquiète-t-il.

La peur est palpable et les habitants restent convaincus que ce blocus israélien a été décidé à leur encontre. « ça n’arrêtera en rien les tirs de roquettes. Insiste Abu Shadi, les dirigeants du Hamas se baladent librement dans les rues. Tout le monde sait que se ne sont pas les brigades du Hamas qui envoient les roquettes sur Israël, au contraire : il y avait plus de roquettes lancées avant la prise du pouvoir du Hamas. » se souvient-il.

Pour le moment, cette sanction n'a pas été utilisée et même si l'angoisse est palpable, les palestiniens n'en sont pas à leur première restriction. La pression sur la population pourrait entraîner une révolte bien plus grande que l'envoi de quelques roquettes.  « On a déjà eu l’électricité coupé, ce ne sera pas la première fois, déclare Jihad, étudiant affilié Hamas, habitant de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza. Israël veut faire cesser la résistance palestinienne, mais c’est peine perdue.  Ici, chaque jour qui passe est pire que le précédent : ça finira par exploser. »

La bande de Gaza est au bord du gouffre et la pression d’une crise humanitaire majeure plane, à la veille de la conférence internationale pour la paix au Proche-Orient.


Nadia S.

22 octobre 2007

Nabil, traverse le mur illégalement chaque semaine pour travailler en Israël

Nabil, 48 ans, vit dans un camp de réfugiés à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Ce père de 5 enfants est travailleur illégal : toutes les semaines il passe la frontière israélienne pour aller travailler à Tel-Aviv. Rencontre.

Pourquoi et comment êtes vous devenu travailleur illégal en Israël ?

J’ai commencé à travailler en Israël en 1980. J’étais peintre en bâtiment à Netanya. C’était très difficile et cinq ans après je suis parti à Tel-Aviv. J’ai travaillé six mois dans le tissu, puis 4 ans dans une usine de prêt-à-porter féminin. Durant la première Intifada j’ai fait 6 mois de prison car j’ai été suspecté d’avoir participer à la révolte. A l’époque, je partais de Naplouse jusqu’à Tulkarem, puis Tel-Aviv. La compagnie du bus israélienne Eagle, venait nous chercher à l’entrée du camp de réfugiés car nous n’avions pas besoin de papiers pour aller en Israël. Après les accords d’Oslo, la police palestinienne a commencé à nous demander des papiers. Le bus venait nous chercher après le checkpoint de Betiba (sortie à l’ouest de Naplouse).

Lorsque la seconde Intifada a éclaté, en 2000, je suis resté travailler à Naplouse pendant trois ans, et puis je suis retourné à Tel-Aviv. J’ai réussi à dégoter des papiers pendant un an, en tant que business man. J’ai fictivement travaillé avec le frère de ma femme qui a un magasin ici et qui dois acheter des produits en Israël pour faire marcher son commerce. Tous les trois mois, je devais réactualiser mes papiers. Et puis ça s’est arrêté. Aujourd’hui, je travail illégalement dans un magasin de prêt-à-porter à Tel-Aviv. Je gagne bien mieux ma vie là bas. Pour un travail de 8 heures par jour avec le weekend, en Israël, je gagne 5 000 shekels par mois. Ici, je dois travailler 10 heures par jour, avec un jour de repos par semaine et je ne gagne que 2 000 shekels par mois. Depuis que je travail en Israël, je suis resté 6 années dans l’illégalité. Mais, si je pouvais trouver un travail à Naplouse, payé à 70% de ce que je gagne là bas, je n’irais pas.

Comment passez vous les contrôles de sécurité ?

Je pars tous les dimanches matin à 6 heures et j’arrive à Tel-Aviv vers 11 heures, en fonction de la situation. Ce n’est pas difficile d’aller en Israël. Nous retrouvons un bus israélien à la sortie de la ville, nous sommes une vingtaine de travailleurs illégaux. Nous payons le chauffeur 140 shekels par personne pour aller jusqu’à Jérusalem. Le chauffeur est un israélien, il emprunte les routes des colons. Au passage du check point de sortie des territoires palestiniens, il passe en faisant un signe aux soldats avec un grand sourire. Ils n’y voient que du feu. Dans le bus, on ferme les rideaux consciencieusement pour ne pas être repéré. Si le chauffeur se fait attraper, il doit payer une amende de 10 000 shekels et il écope d’un mois de suspension de licence de travail. Si il récidive, il va en prison. Si nous, en tant que travailleurs illégaux on se fait arrêter, que nous sommes âgés et qu’ils n’ont pas de dossiers ouvert sur nous, ils nous renvoient en Palestine ou en interrogatoire au poste de Police. Si ils attrapent un jeune, ils le mettent directement en prison. Une fois à Jérusalem, on prends les bus réguliers qui nous emmènent à Tel-Aviv. Normalement je reste une semaine sur Tel-Aviv et je rentre le week-end. Mais ça dépend de la situation. Lorsque les soldats font des incursions prolongées dans mon camp ou dans la ville, et que les habitants sont sous couvre feu, je ne peux pas rentrer alors je reste à Tel-Aviv deux semaines voir un mois parfois. Je dors là où je travail.


Comment organisez-vous votre vie à Tel-Aviv ?

Dans Tel-Aviv, je circule en vélo. Dès que j’aperçois une patrouille de police, je change de chemin. Ils m’ont attrapé deux fois : la première ils m’ont laissé partir, la seconde ils m’ont demandé où j’avais volé mon vélo. J’ai du les emmener au magasin pour leur prouver que je l’avais acheté. Dans les rues israéliennes, quand je suis en règle je me permets de parler en arabe mais quand je n’ai pas de papiers, je ne parle que l’hébreu. J’ai la chance de parler cette langue couramment. A mes débuts à Tel-Aviv, je logeais à 10 Km de mon travail. Tous les jours je prenais le bus. Je m’habillais bien, je mettais des lunettes de soleil et je ne parlais pas en arabe. Ils ne pouvaient pas savoir que j‘étais palestinien mais beaucoup me dévisageaient quand même. J’ai peur de prendre le bus à cause de attentats suicides. Quand un jeune se fait sauter, il meurt, sa maison est détruite, les palestiniens perdent tout à faire ça. Au début on pensait qu’avec ces bombes, les israéliens quitteraient nos terres. Mais aujourd’hui, ça ne nous apporte que des problèmes on ne peut plus aller travailler et on se fait arrêter. Je pense qu’il vaut mieux dialoguer et faire la paix.

Quelle est votre relation avec les israéliens ?

Dans mon travail, ils me respectent et moi aussi. Ils ont besoin de moi. Ils disent souvent que les israéliens travaillent moins bien que les palestiniens. Ils aiment bien embaucher des arabes, ils semblent nous faire plus confiance et puis ils nous payent moins. A Tel-Aviv, les gens commencent à me connaître, ils me disent bonjour et je leur réponds poliment. Ils sont gentils et moi aussi. J’ai des amis là bas, notamment un conducteur juif iraquien que j’aime beaucoup et avec qui je vais à la mer le week-end quand je ne peux pas rentrer chez moi. Tous les juifs ne sont pas pareils, mais il y a beaucoup de racisme anti-arabe en Israël. Tous les jours dans les rues de Tel-Aviv, je vois une femme policier en civile qui, dès qu’elle entends parler l’arabe, elle appelle son central et emmène le fautif au commissariat. Souvent, quand je discute avec les israéliens dans la rue, ils me disent que personne ne veut d’eux alors que nous, les arabes, nous avons beaucoup de terres et qu’on peut aller ailleurs. Je leur réponds que moi, je suis palestinien, je ne suis ni jordanien, ni saoudien, mon pays c’est la Palestine.


Nadia S.
Le 22 octobre 2007, Naplouse

17 octobre 2007

Polémique autour du projet de route dans les territoires palestiniens

Peu avant l’arrivée de Condoleezza Rice au Proche Orient, le gouvernement israélien a annoncé la réquisition de plus de 1 100 dunams de terrains palestiniens pour la construction d’une nouvelle route. La polémique autour de la raison stratégique de cette décision a été l’un des sujets abordés par Mme Rice lors de ses différentes visites.


Le ministère israélien de la défense a réquisitionné plus de 1 100 dunams de terre palestinienne pour la construction d’une nouvelle route permettant de relier les villages palestiniens de la région sud-est de Jérusalem à Jéricho, dans la vallée du Jourdain. Selon l’armée israélienne, ce projet a pour but l’amélioration de la vie des palestiniens. Cependant, le tracé de cette nouvelle route est stratégiquement étudié pour permettre l’annexion à Israël de la plus grande colonie de Cisjordanie : Ma’ale Adoumim, qui compte 32 000 habitants. C’est à ce propos que Mme Rice a prié le gouvernement israélien de ne rien entreprendre qui pourrait « éroder la confiance des palestiniens. »


Quatre villages ont vu leurs terres réquisitionnées : Abu Dis, Arab al-Sawahra, Nebi Musa and Talhin Alhamar. 70% des terres confisquées appartiennent aux habitants du village d’Abu Dis. «Nous avons reçu un avis de saisie il y a une semaine, témoigne Ibrahim Jaffal, le maire d’Abu Dis (sur la photo avec le document envoyé par le gouvernement israélien). Mais ces terres ont été confisquées en 1981 et sont devenues une zone militairement fermée. Depuis, nous n’avons pas le droit d’y mettre les pieds.» Ajoute-t-il.




Cette route vient s’ajouter à la construction du mur à l’est du village d’Abu Dis, complétant celui qui existe déjà, à l’ouest (voir photo à gauche). Ce nouveau mur, en cours d’édification, participera à l’intégration de la colonie de Ma’ale Adoumim à Israël en séparant totalement le village de la zone coloniale (voir photo ci dessous : la colonie derrière les fils barbelés et une nouvelle route d'apartheid se construit).





« Le mur va finir par entourer toute la région sud-est de Jérusalem, qui compte 70 000 habitants, et ils vont continuer jusqu’à ce qu’ils atteignent le village d’Arata, au nord est de Jérusalem. Ils ont déjà commencé à travailler sur les confiscations, constituant en tout, 8500 dunams de la terre de notre village. » Insiste le maire d’Abu Dis.


C’est le fameux « projet E1 » relancé par Sharon en 2005. Le professeur Meir Margalit, coordinateur du Comité israélien contre la destruction de maisons, s’inquiète : « Nous sommes préoccupés par la relance de ce vieux projet israélien qui consiste à construire 3500 logements sur la zone E1 entre Jérusalem Est et la colonie de Ma’ale Adoumim. Si cette connexion se fait, elle coupera la continuité entre le nord et le sud de la Cisjordanie et rendra alors quasi impossible l’établissement d’un état palestinien viable. » Déclare-t-il. L’état Hébreux veut intégrer la route déjà existante entre Jérusalem et Jéricho, et la réserver spécialement aux israéliens. « C’est une nouvelle preuve que nous vivons dans un état qui impose le système d’apartheid », ajoute Meir Margalit.


Les villageois ont 21 jours à compter de ce mardi pour manifester leur mécontentement auprès d’une cour de justice. « Nous avons contacter notre avocat, et nous allons allé devant la Haute Cour de Justice israélienne. affirme M. le maire. « Nous avons déjà réussi à ce que ce sujet soit abordé par Codoleezza Rice lors de sa visite, en espérant que les pressions américaines serviront à quelques choses, même si nous n’avons aucune confiance envers le gouvernement américain. » Pour nombre de points stratégiques, les palestiniens mettent à l’épreuve la crédibilité de la diplomatie américaine et son poids sur les décisions israéliennes.


Nadia S.

16 octobre 2007

Rice rencontre Abbas à Ramallah

Pour sa septième visite de l’année au Proche Orient, la Secrétaire d’Etat américain, Condoleezza Rice s’est longuement entretenue avec le président palestinien, Mahmoud Abbas. Ce dernier a expressément demandé à Mme Rice de faire stopper les activités coloniales israéliennes et la construction du mur d’annexion.

Le président Abbas a réitéré l’unité du peuple palestinien : « Jérusalem Est, la bande de Gaza et la Cisjordanie ne forme qu’une seule et même entité. » déclare-t-il lors de sa conférence de presse avec la secrétaire d’état américain. « J’ai expressément demandé à Mme Rice de nous aider à stopper les activités coloniales israéliennes, la construction du mur d’annexion et la confiscations des terres. » explique-t-il. « Nous travaillons à la préparation d’un document conjoint avec les israéliens. Lors de mon entretien avec Mme Rice, nous avons discuté du statut de Jérusalem Est, des colonies, des réfugiés palestiniens, de la question de l’eau et des futures relations avec l’Etat d’ Israël. Le document conjoint sera basé sur la Feuille de route et sur la proposition de la Ligue Arabe » ajoute Abbas. La feuille de route, rappelons le, était un document lancé par le président Bush en juin 2003 pour mettre fin au conflit israélo-palestinien avant 2005 et comprenant trois phases. Il s’agissait pour Israël de commencer par ne pas entreprendre d’actions qui pourraient « saper la confiance » de palestiniens, comme déclaré ces derniers jours par Mme Rice, et de geler toute activités coloniales, éléments qui n’ont pas été respecté par le gouvernement israélien. Du Côté palestinien, Arafat, à l’époque sous siège à la Moqata’a de Ramallah, a été contraint de signer une constitution palestinienne qu’il avait toujours refusé car les frontières définitives du futur état n’étaient pas connues.

Pour le gouvernement palestinien, il s’agissait de plus, de créer le poste de premier ministre. Cette feuille de route contenait trop de points flous pour être efficace sur le terrain : aucune mention n’était faite concernant les frontières définitives des deux états. La proposition de la ligue arabe, datant de 2002 et réitéré en mars 2007 éxige, pour sa part, le retrait des territoires occupés depuis 1967 en échange d’une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes membre de la ligue. Cette proposition figurait déjà dans les pages de la feuille de route, constituant une partie de sa phase deux, avec l’organisation d’une conférence internationale à laquelle serait présents les membres de la ligue arabe. Tous ces éléments ne sont donc pas nouveaux dans les négociations entre israéliens et palestiniens, cependant Mme Rice a assuré que l’heure était importante dans le règlement du conflit au Proche Orient. Elle tente de pousser les deux partis à fournir un document joint pour la conférence internationale sur la paix au Proche Orient qui doit se tenir le mois prochain à Annapolis, dans le Maryland aux Etats Unis. « Cette rencontre sera des plus sérieuse » explique la secrétaire d’état américain, « le président Bush est déterminé et le processus de paix au Proche Orient est une priorité pour les Etats-Unis » rassure Condoleezza Rice. La solution à deux états est selon elle, « dans l’intérêt des Etats-Unis d’Amérique » ainsi que pour toute la région du Moyen Orient. « Les équipes de négociateurs choisis par les deux gouvernement sont professionnelles et j’ai toute confiance en elles pour parvenir à un compromis. » déclare-t-elle. « Nous allons les pousser, des deux côtés à travailler pour construire une confiance mutuelle. Ça va prendre du temps mais j’ai l’espoir que ça fonctionne et que la communauté internationale soutiendra ces efforts. Le temps est venu de créer un Etat Palestinien. » Assure-t-elle. Après un voyage éclair en Egypte, Condoleezza Rice projette de visiter Bethlehem ce mercredi et de s’entretenir avec Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères israélienne, avant de s’envoler pour Londres. Malgré ces efforts, la confiance du monde arabe n’est pas au rendez-vous et les critiques fusent en direction de Mme Rice, bien décidée à revenir dans la région avant la conférence d’Annapolis.

Nadia S.

15 octobre 2007

Deux concerts de Bryan Adams annulés

Ce 18 octobre 2007, deux concerts jumeaux, l’un dans la ville palestinienne de Jéricho et l’autre à Tel-Aviv, étaient organisés par l’ONG américaine, One Voice Palestine. Le chanteur Bryan Adams devait y participer, mais suite à des menaces, les deux concerts ont été annulés.


Les concerts du 18 octobre, qui devaient avoir lieux au stade de Jéricho et au Hayarkon Park, en plein cœur de Tel-Aviv, avaient pour but de rassembler « un million de voix pour mettre fin au conflit » et ainsi demander aux leaders de la région l’établissement de deux états mitoyens. La campagne avait récolté plus de 600 000 voix sur le site Internet de l’ONG américaine, One Voice Palestine.

Bryan Adams, le célèbre chanteur canadien, était l’invité d’honneur de ces événements, mais suite à de nombreuses protestations les concerts ont été annulés. « Un communiqué de presse calomnieux a été lancé par un groupe marginal qui a déclenché des rumeurs concernant les motivations de One Voice Palestine. » Déclare l’ONG organisatrice dans un communiqué. Elle accuse ses détracteurs de menaces à l’encontre des chanteurs et déclare avoir annulé le concert par mesure de sécurité.

L’une de ces organisations accusées est l’International Solidarity Mouvement (ISM) : mouvement civil international de protection du peuple palestinien. Dans le fameux communiqué, cette dernière déclare inacceptable que One Voice Palestine « demande aux participants de signer un mandat qui reconnaît l'égale responsabilité des "deux côtés" pour le "conflit"». D'autre part, « L'événement est appuyé par le Likud et le Shas. Ces "partenaires" israéliens sont incontestablement complices du maintien de l'occupation israélienne et autres formes d'oppression. » L’ISM a donc appelé au boycott du concert, le considérant comme une tentative de normalisation de l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens. Natasha Aruri, porte parole du mouvement, explique que l’accord de One Voice Palestine « néglige les droits palestiniens de base et le droit international, insiste Natasha Aruri. « Nous sommes pour la paix, mais une paix juste. Nous n’avons jamais menacé qui que se soit, nous avons juste contacter les chanteurs pour leur expliquer les raisons de notre protestation et beaucoup d’entre eux ont annulés leur participation aux concerts. »

Le président palestinien impliqué malgré lui

La raison réelle de l’annulation des concerts ne serait pas sécuritaire. Le bureau de Mahmoud Abbas a diffusé un communiqué deux jours avant l’annonce de l’annulation, réfutant que l'événement ait été préparé avec le soutien du président palestinien. « Il n’y a pas de problèmes majeurs de sécurité, déclare un membre de One Voice Palestine, sous couvert d’anonymat. Le bureau de Mahmoud Abbas a appelé notre ONG pour faire enlever le nom du président des prospectus. Il était très en colère que son nom soit impliqué sans qu’il ne sache rien de l'événement. C’est une erreur majeure de notre équipe et c’est la raison de l’annulation des concerts. » Déclare-t-il.

Le concert de Jéricho devait être le premier événement majeur conduit par un chanteur occidental dans les Territoires Palestiniens depuis le début de la seconde Intifada.


Nadia S.

13 octobre 2007

Palestine: les prix flambent

Les prix dans les territoires palestiniens ne cessent d’augmenter depuis la fin du mois de juillet 2007. Mais cette augmentation vient s’ajouter à celle du mois de Ramadan, durant lequel les prix peuvent passer du simple au double.

Un rapport publié par le Bureau Palestinien des Statistiques montre que les prix à la consommation ont augmenté en cette fin d’été dans les territoires palestiniens. Le taux de hausse atteint les 2,17% au mois d’août 2007 par rapport au mois précédent, atteignant les 4,19% dans la bande de Gaza. « Les raisons principales sont internationales. » Déclare Ziad Toame, Directeur général du service industrie, marché et service du consommateur au ministère palestinien de l’économie. Tout a commencé lorsque le prix du blé s’est emballé en décembre 2006 de manière spectaculaire. « Une tonne importée en Palestine est passé de 250 dollars à plus de 400 dollars, ce qui équivaut à plus de 150 dollars, soit 40% d’augmentation par tonne de blé. » Explique l’économiste. « Les grands pays producteurs de blés comme les Etats-Unis ont augmenté leur prix pour des raisons politique et environnementale : les prix de l’eau et du pétrole, nécessaires à la chaîne de production augmentent. »

Enfin, en dehors des aléas du marché international, l’économie palestinienne est dépendante de l’économie israélienne. La majorité des produits alimentaires vendus dans les territoires occupés proviennent de la production israélienne. Le prix de vente entre Israël et Palestine est le même, mais les revenus des citoyens palestiniens sont nettement plus bas que ceux de leurs homologues israéliens. « Un employé ici gagne environ 2 000 shekels (soit 495 dollars) par mois » explique M. Toame. « Son homologue israélien en perçoit 15 000 (soit 3 700 $) Cependant, au supermarché, ils payent les produit sensiblement le même prix. » 70% du marché palestinien est alimenté en produits israéliens, soit un revenu de 3 milliards de dollars par an pour la production israélienne. « Quoi qu’il en soit, les importations doivent passer obligatoirement par Israël et sont donc sujettes à des taxes. » Explique Ziad Toame. « Dans la bande de Gaza, la situation est décuplée car rares sont les produits autorisés à entrer. De plus, outre la taxe à l’Autorité Palestinienne récoltée par Israël qui en prends 3% pour ses « Services », le gouvernement Hamas demande, aux entreprises importatrices, une taxe supplémentaire prétextant être le gouvernement légitime. Ces conditions atteignent gravement le pouvoir d’achat dans la bande de Gaza. » Continu M. Toame.

Cette hausse s’ajoute à celle de chaque Ramadan dans les territoires. Les prix des produits alimentaires peuvent passer du simple au double. « Personne ne sait réellement pourquoi les prix augmentent pendant le mois de Ramadan. Mais cette réalité dépasse les frontières de la Palestine, la plupart des pays du monde arabe sont touchés par cette tendance. » Avoue Ziad Toame. Fathye, mère de famille du camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie se désole : « Le kilo de tomates était à un shekel avant le Ramadan, maintenant, on l’achète à 4 ou 5 shekels. » témoigne-t-elle. « C’est très chère pour nous. Le pain est passé de deux shekels à cinq shekels. Tout augmente pendant le Ramadan et nous ne savons pas pourquoi. » La tendance à la hausse se confirme sur les marchés palestiniens à la veille de la fête de l’Eïd, mais les familles dépensent tout de même leurs deniers pour les cadeaux. Les marchés se remplissent de produits inédits : des paires de chaussures habituellement hors de prix sont vendues à la sauvette : « Chaussures volées en Israël, moitié prix ! » hurle le vendeur. C’est la loi de la débrouillardise qui prévaut.
Nadia S.

29 septembre 2007

Portfolio : Le camp de l'Ein sous le choc

Nous sortons le matin du départ des soldats pour mesurer l'impact des dégâts causés dans le camp de réfugiés.













Il est difficile de se déplacer dans les ruelles recouvertes des restes des maisons détruites et saccagées par les soldats israéliens.









Des étages entiers sont partis en fumée. Les familles des hommes recherchés payent le prix fort : la destruction totale de leur maison.























Les enfants, sortent hagards après trois jours de couvre feu complet. Ils récupèrent ce qui peut l'être, certain garde dans leur regard, la marque de la souffrance. Dans les camps, tout se lit dans les yeux des enfants.











La maison de cette petite fille, à droite, a été occupée par les snipers israéliens. Ils sont entrés chez elle, ont saccagé sa maison et fait des trous dans les murs pour pouvoir tirer sans être vu.




















Beaucoup d'enfants jouent avec ce qui reste des soldats : des grenades qui n'ont pas fonctionnées, où l'on peut lire des inscriptions en hébreu. 









Les visites s’enchaînent chez les habitants du camp de réfugiés. Comment expliquer l'inexplicable ? Que répondre à leurs questions et à leurs témoignages...






Une famille évoque les menaces sur des bébés de 6 mois parce qu'ils crient trop fort à la vue des soldats, Tous rcontent qu'ils ont été enfermés dans une pièce, souvent la salle de bains pendant deux jours sans rien à manger, pendant que les soldats occupent, pillent, saccagent et tirent dans les maisons. beaucoup de jeunes ont été emmené pour "raison de sécurité", la plupart sont des mineurs. 




















Le bilan du côté palestinien est de 19 blessés et deux morts : l'un, jeteur de pierre de 16 ans (dans le drap rouge aux couleurs du Front Populaire de Libération de la Palestine, parti gauchiste palestinien), l'autre handicapé de 38 ans : le crieur du Ramadan, dans un drap vert au couleur du Hamas. Toutes les familles sont affiliées politiquement dans les territoires. Les soldats israéliens ont aussi perdu un soldat au cours de cette incursion
.





Le camps d' Al'Ein relève la tête doucement, fier de dévoiler qu'aucun des combattants que les israéliens étaient venus chercher n'ont été arrêtés.




Nadia S.

18 septembre 2007

Incursion militaire au camp de l'Ein

Il est trois heures du matin ce mardi 18 septembre dans le camp d'Al’Ein, à l’ouest de la ville de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie. Peu après le passage du « crieur » du Ramadan, les réfugiés sortent difficilement de leur sommeil. Tout à coup, alors que les femmes finissent de préparer la nourriture, des explosions se font entendre non loin de là.

Les combattants palestiniens du camp, qui arpentent les rues la nuit, se mettent à tirer et le fracas des balles réveille en sursaut les réfugiés. Les jeunes hommes se téléphonent pour comprendre ce qui se passe « Il y a plusieurs dizaines de jeeps israéliennes à l’entrée du camp » témoigne l’un d’entre eux. C’est alors qu’un israélien se met à hurler dans son haut parleur « tout le monde sort de sa maison. Dehors, dehors ! » Ses demandes restent lettres mortes, mais alors qu’il tente à nouveau d’alpaguer les réfugiés, les résistants tirent, supplantant sa voix de coups de feu réguliers. Il réplique alors d’un ton cynique : « Ne vous énervez pas, nous n’avons pas encore commencé. » Les jeeps prennent place tout autour du camp, l’encerclant totalement. Les tirs ne cessent de résonner durant toute la première partie de la matinée, suivi de près par le hurlement des enfants terrorisés. Lorsque le soleil est bien levé, des voix masculines s’élèvent dans les ruelles : « allahou akbar wa lila’ilhamd ! » crient elles, suivit par quelques enfants.

On apprend qu’un groupe de soldats voulant pénétrer dans une des maisons du camp s’est fait prendre à partie par les habitants qui leur jettent détritus, pierres et insultes. Les soldats israéliens ne pénètrent pas directement dans les ruelles étroites, ils entrent dans les premières maisons, cassent les murs des voisins et passent ainsi d’une maison à l’autre. Il est près de huit heures du matin et les résistants se sont mis en place dans les rues parallèles à l’emplacement de la majorité des jeeps israéliennes. Trois puis quatre combattants en armes, certains masqués, s’amassent près de la ruelle qui leur permet de tirer directement sur les jeeps. Hommes, femmes et enfants se pressent au pas de leurs portes, curieux de voir les combats faire rage. Ils partagent alors, entre voisin, l’angoisse et la peur, ne s’éloignant pas de leur maison, sachant qu’au bout de la ruelle, la mort les attend.

Sporadiquement, des explosions retentissent. Les combattants répliquent, envoient des bombes artisanales dans la ruelle sachant que dans les maisons proches, les soldats creusent leur tunnel chez les habitants : ils approchent. Les hauts parleurs des mosquées sont mis à disposition et les messages de demande d’aide à la ville s’élancent dans la vallée : « Le camps de l’Ein est sous siège et les habitants ont besoin de vous ! » entend-on. Mais l’aide ne viendra pas. Les journalistes commencent à arriver non loin de l’entrée principale du camp, ainsi que des organisations internationales, notamment médicales. La nouvelle se répand : un jeune palestinien de 16 ans a été tué, voulant se rebeller contre le passage de l’armée chez lui. Le silence s’installe dans les rues, les habitants ne disent mot. Puis, les tirs reprennent et c’est à la télévision que les réfugiés entendent qu’un soldat a été tué et un autre blessé par les tirs des combattants. Le camp est coupé en deux par un immense boulevard où s’amassent la plupart des jeeps. Lorsque l’attaque se précise dans l’autre partie du camp, certains résistants prennent un peu de répits, confie leurs armes aux jeunes ravis de pouvoir les aider et entrent dans les maisons pour se restaurer.

L’un d’entre eux trouve le sommeil, protéger par des jeunes qui ouvrent l’œil à sa place. Il dort dans la rue, son masque remonté sur son crâne et son arme serrée contre lui comme sa seule garantie de survie. Il ne sommeillera qu’une demi heure, surpris par la reprise intense des tirs. Des blessés arrivent en trombe dans les maisons les plus protégées des attaques israéliennes où des membres du Croissant Rouge tentent d’apaiser la douleur crée par les balles transperçant les corps de ces jeunes civils. L’appel à la prière du Maghreb retenti, chacun se presse pour rompre le jeûne de cette fin de journée mouvementée en plein cœur du mois sacré de Ramadan. Des combattants se réunissent dans la rue, en petit groupe autour d’un repas bien garni, fourni par les habitants du camp qui donnent sans compter, nourriture et boissons. Il faut prendre des forces, la nuit s’annonce longue et périlleuse.



Le lendemain, les soldats ont envahis le camp entièrement et l'angoisse de leur arrivée laisse place à la réèlle peur de leurs actions. On sent nos vies sans plus de valeur, elles sont entre leurs mains, ils peuvent faire ce qu'ils veulent. A droite, un soldat dans les ruelles du camp.


Nadia S.

17 septembre 2007

Y aurat il ou pas sommet international sur la paix ?

Codoleezza Rice entame dès mardi une petite tournée israélo-palestinienne afin de préparer la grande rencontre de cet automne ayant pour but de relancer la paix au Proche Orient, expressément initiée par Georges W. Bush et qui doit se tenir à Washington. Après maintes contradictions, les leaders politiques israéliens et palestiniens semblent dans l’impasse et attendent de Mme Rice quelques éclaircissements.

Les questions sont d’autant plus nombreuses que le premier ministre israélien vient de déclarer que la grande réunion d’automne ne pourra déboucher que sur un accord de principes. Grande déception du coté arabe et notamment palestinien, ou les différents leaders politiques attendent avec impatience la venue de Mme Rice pour éclaircir quelques points sur la réelle implication d’Israël dans ces pour parlers. Car Israël semble jouer sur deux tableaux. Dans un premier temps, le gouvernement hébreux et l’Autorité Palestinienne ont rédigé un accord de principe en huit points, particulièrement claires, comprenant notamment l’évacuation des colonies et l’arrêt de l’occupation militaire, avec pour but la création d’un état palestinien désarmé dans les territoires de 67. Certains blocs de colonies seront récupérés par l’état d’Israël en échange de terres habitées par une majorité d’arabes. Les détails des frontières seront discutés en fonction des besoins démographiques et sécuritaires des deux gouvernements. Jérusalem sera la capitale des deux états avec la mise en place d’une politique commune concernant les accès aux lieux saints de la ville. La question des réfugiés est abordée mais sans détails, disant juste que leur souffrance devra être reconnue et leur situation régulée. Cet accord de principe a, dans un premier temps, été réfuté par les deux parties. Puis, Olmert a avoué l’existence de cet accord lors d’une réunion de Kadima, son parti politique. Cet accord précède la grande rencontre sur la paix au Proche Orient, qui doit avoir lieu cet automne à Washington. Cependant, une nouvelle déclaration vient entacher les procédures encourageantes des deux parties. Un communiqué du premier ministre israélien explique que la rencontre d’automne ne sera pour sa part, qu’ « une déclaration de principe », mettant de côté toute action probable sur le terrain. La déception du côté arabe et notamment palestinien est palpable, même le gouvernement saoudien met entre parenthèse sa participation si cet accord ne devait déboucher que sur des mots couchés sur un morceau de papier. Moustapha Barghouti, ancien ministre de l’information palestinien et membre du parlement, s’indigne de cette nouvelle déclarant que « Israël n’est donc pas un partenaire fiable pour la paix et le gouvernement d’Olmert est donc incapable d’établir la paix par le biais de négociations sérieuses, ils couvrent ensuite leurs fautes en accusant les palestiniens. » déclare t il lors d’une conférence de presse. Il ajoute qu’il serait particulièrement dangereux pour les palestiniens d’accepter des accords de transitions et que la paix et l’ordre ne peuvent revenir qu’après la création d’un état palestinien souverain. L’arrivée de Mme Rice ce mardi dans la région est donc sous le poids de cette contradiction israélienne. Elle devra accorder les violons des protagonistes et répondre aux nombreuses interrogations et suspicions qui se sont répandues auprès des leaders politiques, notamment du côté arabe. Mahmoud Abbas lui même menace de boycotter le sommet de Washington si pour les israéliens, cette réunion ne revient qu'à de la parlotte. Que pourrait donner un sommet sur la paix au Proche Orient sans le président palestinien ? pas grand chose... ou du moins, comme le souhaite Olmert, un simple accord de principe sans aucune réalistion possible sur le terrain.
Nadia S.

16 septembre 2007

Restriction d’accès pendant Ramadan

Cette année, le mois de Ramadan a débuté le jour de Rosh Ashana, c'est-à-dire du nouvel an juif. Merveilleuse coïncidence pour certain, mais dans les territoires palestiniens, cette concordance des dates rime avec fermeture d’accès aux mosquée saintes. Durant les quatre jours de fêtes en Israël, les territoires palestiniens ont été purement et simplement bouclés.

« C’est fermé aujourd’hui. » hurle un rabatteur de la station de bus palestinien de Jérusalem « Le bus vous conduit au check point, après vous devez passer à pied et prendre un autre moyen de transport pour vous rendre où vous voulez. » précise-t-il à la foule perdue aux milieux des véhicules. Nous sommes le premier vendredi du mois de Ramadan, et les bus se bousculent pour sortir du parking situé non loin de la porte de Damas, à Jérusalem. La prière est terminée à la mosquée d’Al Aqsa et déjà ceux qui ont eu l’opportunité de s’y rendre, se pressent pour rejoindre les territoires palestiniens. Les bus sont pleins à craquer et les embouteillages se font sentir. Malgré les restrictions imposées aux check points de Cisjordanie, ils étaient plus de 50 000 palestiniens à prier dans la mosquée sainte de Jérusalem. La radio israélienne avance un chiffre de 93 000 fidèles présents ce vendredi sur l’Esplanade des Mosquées. « Il y a plus d’une demi million de palestiniens qui ont tenté de se rendre à Al Aqsa ce vendredi. » témoigne Najeed Faroun, manager du bureau du ministre palestinien des affaires religieuses. « Ces fermetures ne sont pas justes pour Ramadan ou pour les fêtes juives, Jérusalem est interdite aux palestiniens toute l’année. » affirme-t-il. « Cependant, les habitants espèrent toujours que pour le Ramadan les israéliens les laisseront allé prier à la mosquée d’Al Aqsa. Mais ils doivent avoir une permission de passage qui n’est donné qu’aux gens âgés de plus de 40 ans. » Insiste Najeed Faroun. Cette année, les limitations sont strictes et appliquées sur la majorité des barrières militaires de Cisjordanie, pour éviter un amassement important de gens au point de passage de Qalandia, reliant directement la ville de Ramallah à Jérusalem-Est, et strictement limité par les soldats israéliens, aidés de multiple accessoires technologiques de détection de métaux en tous genres. Les palestiniens qui espèrent être autorisés à se rendre à Jérusalem doivent être âgés de plus de 45 ans pour les hommes et de 35 pour les femmes. Cependant, cette restriction reste très arbitraire, car Mustapha Barghouti, ancien ministre de l’information, âgé de 53 ans a été recalé quatre fois au passage vers Jérusalem. Il a dénoncé l’augmentation de policiers israéliens aux check points, ainsi que dans les alentours de la mosquée d’Al Aqsa, dans la vieille ville d’Al Quds, ceci pour renforcer la fermeture des territoires décidée dans le but de préserver les festivités de Rosh Ashana, le nouvel an Juif. « Jérusalem-Est est censé être notre capitale ; que nous soyons chrétiens ou musulmans nous devrions avoir le droit d’y aller quand bon nous semble. » explique Najeed Faroun. La mosquée d’Al aqsa n’est pas la seule à être la proie de fermeture arbitraire, la mosquée d’Ibrahim, à Hébron subit le même sort. Depuis jeudi, elle est fermée aux habitants palestiniens de la ville, mais devrait rouvrir ses portes dimanche. « Les israéliens ont fermé la mosquée d’Ibrahim pour cause de fêtes juives. Ils ont interdits à toutes personnes de pénétrer dans les lieux. Ils devront normalement la rouvrir dès dimanche.» Précise Najeed Faroun. « C’est particulièrement triste qu’ils interdisent l’accès aux lieux saints à des gens qui veulent prier et se recueillir » se désole-t-il. « Dans aucun accord, de Genève ou autre, il n'est mentionné qu’il est possible de restreindre l’expression religieuse d’un peuple. » Conclu-t-il.
Nadia S.

23 août 2007

Trop pauvre pour obtenir le visa anglais

L'équipe national palestinienne junior de football a été privée de visa par la Grande Bretagne. Tous les jeunes joueurs devaient arriver ce 21 août dans l’île afin de participer à un tour amicale avec d'autres équipes anglaises. Cependant, aucun d'entre eux n'ont obtenu de visa, même ceux n'habitant pas les territoires occupés. 

La raison invoqué est inqualifiable : ils seraient trop pauvre pour que le gouvernement anglais soit assuré de leur retour. Lu bureau de l'immigration anglais a donc refusé à l'équipe nationale palestinienne de se rendre en Angleterre où ils devaient s'entraîner et disputer des matchs afin d'échanger leur savoir sur ce sport. Rod Cox, l'organisateur de ce tour a exprimer sa colère devant cette décision et dénoncer une "motivation raciale" claire. " Le bureau des affaires étrangère reconnaissait il y a quelques mois le rôle positif de ce projet qui engage les jeunes de Palestine et d'Angleterre dans le sport, notamment pour les éloigner des mains des hommes armés, s'exclame -t-il. ce tour avait le support de la fédération anglaise de football, ainsi que de l'association professionnel de football et avait même un partenariat avec l'université de Chester. Très en colère, l'homme a déclaré à la presse  "que les motivations de cette décision aident à maintenir le contrôle d'Israël sur les palestiniens. Je suis convaincue que c'est le message envoyé aux 2 millions de musulmans présent en Angleterre. C'est particulièrement claire que le 8 septembre, l'équipe nationale d'Israël sera en Angleterre pour jouer au football sans avoir besoin d'aucun visa", s'exclame Rod Cox.

L'équipe nationale palestinienne junior de football participe notamment à une campagne organisée par Truce International nommé "Kick a ball for Peace", encore faut il avoir l'autorisation de taper dans la balle où l'on veut, ce qui apparemment pour les palestiniens n'est pas le cas, même si c'est pour la paix.

Nadia S.

19 août 2007

Block Out à Gaza

Dimanche, la Compagnie palestinienne d’électricité (PEC) a cessé toute activité à cause du manque de fioul. Les livraisons n’ont pas été assurées par les autorités israéliennes depuis jeudi, laissant l’entreprise et près de la moitié des habitants de la bande de Gaza, sans électricité.

Le gouvernement israélien, qui fourni le fioul nécessaire à la survie de la compagnie palestinienne d’électricité, confirme avoir stopper ses livraisons pour des « raisons de sécurité » au point de passage de Nahar Oz où un tunnel suspect aurait été découvert. Ce point de passage reliant l’Etat d’Israël au nord de la Bande de Gaza, a été fermé durant trois jours, de jeudi à samedi. Cependant, ce dimanche, Nahar Oz rouvrait ses portes, mais aucune livraison de fioul n’est arrivée à la compagnie électrique. Le président n’a donc pas eu le choix et a fermé le quatrième générateur électrique, plongeant la moitié des habitants de la bande de Gaza dans le noir. « A 11h, nous avons tout coupé. », se désole Rafiq Maliha président de la Compagnie Palestinienne d’électricité. Déjà vendredi, à 18 heures, (15 heures GMT), Rafiq Maliha avait été contraint de fermer, dans un premier temps, trois de ses quatre générateurs électriques à cause du manque de fioul, laissant le nord de la bande de Gaza quasi sans électricité. Lors d’une conférence de presse, vendredi, Rafiq Maliha avait averti que si le gouvernement israélien ne reprenait pas, ce dimanche, ses livraisons de fioul, le quatrième générateur devrait être fermé, condamnant la bande de Gaza au noir complet. « Nous n’avons pas reçu de fioul depuis jeudi. » s’indigne Rafiq Maliha, joint par téléphone. « Le samedi c’est Shabbat pour les israéliens, il n’y a donc pas eu de livraison. La situation est très difficile. » Confesse-t-il. Déjà ce samedi, « 50% de la population de la bande de Gaza était touché par le manque d’électricité et donc le manque d’eau et d’assistance médicale. » Indique-t-il. En effet, dès samedi l’entreprise avait décidé de fonctionner au minima de ses capacités afin d’économiser l’énergie pour le cas ou Israël refuserait, ce dimanche, de rouvrir l’approvisionnement en pétrole. « Nous avons fonctionné à un peu moins d’¼ de nos capacités. Habituellement nous fournissons 140 mégawatts à la bande de Gaza, samedi nous ne produisions que 25 mégawatts. » Explique Rafiq Maliha. Les zones étaient donc approvisionnées au compte goûte en attendant un règlement de la situation. « Si dimanche rien n’arrive, nous courrons à la catastrophe. Beaucoup d’hôpitaux n’ont pas de générateurs de secours, ils sont vieux. » S’inquiétait-il. Or ce dimanche, rien n’est arrivé. Les hôpitaux sont les plus sensibles à ce problème. « Notre hôpital est fourni d’un générateur d’urgence que nous utilisons en ce moment même, car sans énergie, les machines d’oxygène ne fonctionnent plus ainsi que toutes les aides aux patients, les réfrigérateurs etc. » témoigne un fonctionnaire de l’hôpital Al Quds à Gaza. « Ce matin à 8h, l’électricité marchait encore, puis nous avons été coupé mais notre système d’urgence s’est mis en marche automatiquement.» Explique le Dr Khalid Annadjar, directeur de l’hôpital Shuhada Al Aqsa. « Ce générateur d’urgence fonctionne à l’essence qui nous est fournit par l’Europe. Nous avons un stock de 17 000 litres, mais nous ne savons pas combien de jours nous pouvons tenir. » S’inquiète-t-il. L’électricité nécessaire à près de la moitié d’1,5 millions de palestiniens n’est plus fourni jusqu’à nouvel ordre, laissant la bande de Gaza dans un Block Out quasi-total.
Nadia S.

14 août 2007

Vide médiatique

Se sont ces types de pèriodes, vides médiatiquement, qui refont plonger le problème palestinien dans l'ignorance et l'indifférence. Pourtant, c'est précisément lors de ces périodes de "creux" médiatique que tout se joue.

Diverses propositions fusent de part et d'autres : Israël propose de démanteler les checks points, en échange de l'arrêt de la résistance. Pendant que les négociations ont lieu, tous les palestiniens hurlent en cœur leur rage de voir, en bas de chez eux, de nouveaux soldats barrant la route aux habitants du bourg, du village ou de la ville. De Bethléem à Salfit, les petites gens, soutenus par les gouverneurs, dénoncent l'augmentation des barrages, faisant opposition à la proposition officielle israélienne d'en faire disparaître un certain nombre. Les checks point "moyens" deviennent "grands et permanents", comme celui de Huwwara, ou de nouvelles grilles viennent entourées les rues, un nouveau parking tout neuf et encerclé de grillages pour les bus palestiniens, car ils ne faut pas mélanger les trois colons qui viennent faire du stop de l'autre coté du ronds points et les milliers de palestiniens qui sortent de la région du nord pour aller travailler, étudier ou visiter leur famille plus au sud. Les grands barrages sont déjà "définitifs" comme le check point de Za'atara, ou un énorme chandelier juif orne le rond points séparant les routes des colonies, des routes des palestiniens... quelques règles viennent parfois pimenter le passage : "Aujourd'hui pas d'homme de moins de 35 ans! ", "demain se sera tous ceux qui viennent de Jénine"...

En dehors des aléas politiques qui ne sont jamais les mêmes d'une semaine à l'autre, la vie quotidienne palestinienne a quelque chose de "répétitif". Les médias du monde ne s'attardent pas à répéter sans cesse les mêmes histoires, des mêmes gens, qui subissent les mêmes oppressions... Pas plus d'une vingtaine de palestiniens tués dans la semaine et surtout à des endroits différents rendent la couverture médiatique nulle. Dispersez les événements : 4 à Naplouse, 3 à Jénin, 9 à Gaza, 2 à Hébron etc. personne n'en parlera. En revanche, si vous balancez un missile et que vous les tuez tous d'un coup au même endroit, là ça fait du bruit... Pourtant le nombre de morts est le même, mais la perception de l'événement ne l'est pas.

Ce matin, je me suis réveillée dans le camps d'Al'Ein sous les bombes israéliennes. Des tirs ont retentis toutes la fin de la nuit. ça fait trois jours de suite et on ne peut rien y faire. On entendait le cri des enfants terrorisés chez les voisins... mais qui s'en inquiète ?

L'autre jour, au check-point, une petite fille terrorisée devant le soldat qui checkait les papiers d'identité de ses parents, s'est mise à trembler comme une feuille et à hurler devant l'imposant M16 du soldat, qui était lui aussi plutôt mal à l'aise... qui en parle ?

En rentrant de Jénine vers Naplouse, dimanche, nous avons subi plus de 5 check-points "volants". Au lieu de mettre une demi heure pour rentrer nous avons mis plus de quatre heures. Tout le monde s'en fout !

A Bethléem, il y a de ça quelques jours, une groupe de colons a fait un descente non loin du centre ville pour manifester pour la construction d'une nouvelle colonie, du côté palestinien du mur... qui s'en souci ?

A Hébron, les colons israéliens ont affronté les palestiniens dans les rues de la vieille ville, en dehors de la colonie, à coup d'armes lourdes... Qui en a entendu parler ?

Dans la bande de Gaza, les incursions israéliennes, suivis des tirs des avions F 16 ne cessent, chaque semaine, de faire plus de victimes parmi les habitants, de plus en plus d'enfants sont touchés. Non mais attend, me dit on, c'est quand même le QG du Hamas...

Par contre, lorsque M Blair ou Mme Rice font des voyages de bienséances, tous les médias se précipitent sur eux reprenant déclarations et propositions, qui sur le terrain ne changent strictement rien !

Alors on se demande dans le coin si toutes ses courbettes politiques ne servent finalement pas qu'à occuper les médias internationaux, histoire de ne surtout pas les intéresser aux problèmes du terrain, à la vie quotidienne, qui effectivement n'ont rien de très "palpitant" médiatiquement parlant, mais qui constituent, ne l'oublions pas, la base du problème !

Si la vie quotidienne ne s'améliore pas, Intifadas il y aura...

Nadia S.

24 juillet 2007

"Israël donne d'une main et frappe de l'autre"

Ce vendredi,le monde entier a été témoin de la libération par Israël des 256 prisonniers palestiniens. Le coup médiatique a été une réussite et le monde entier soulage sa conscience pensant que tout est bien qui va finir bien .


Au moment où le monde découvrait les images des prisonniers retrouvant leur liberté bien méritée, au camp d' Al'Ein, à l'ouest de Naplouse, on se réveille sous couvre feu militaire.



Les réfugiés n'ont pas beaucoup dormi car les soldats sont arrivés à 3 heures du matin, lançant sans relâche dans les rues, diverses bombes en tous genres. Durant toute la matinée, et ce jusqu'à treize heures, aucun des habitants du camp n'a pu sortir de sa maison. De nombreuses familles ont vues débarquer les soldats chez eux : "ils sont arrivés à quatre heure du matin, chez moi, témoigne cette mère de famille. Ils nous ont tous mis dans une petite pièce. Nous sommes dix dans la famille ! Et ils se sont servis dans le frigo. Ils ont mangé, fumé et utilisé nos affaires. Ils ont aussi essayé de casser le mur (voir photo), sans succès car ce mur ne donne chez personne, derrière, c'est la montagne." 

Deux des prisonniers relâchés par Israël sont originaire de ce même camp. L'un d'entre eux s'appel Haïssam Anis, il a 23 ans et est membre des brigades des martyrs d'al aqsa. Après avoir passé 3 ans en taule pour "act de terrorisme", il a été libéré. Condamné à quatre ans et demi de prison pour avoir émis la possibilité d'organiser un attentat suicide, Haïssam Anis retrouve le goût de la "liberté". Enfin en apparence. Sa maman, qui avait tout préparé pour faire un voyage sur Ramallah et ainsi participer aux festivités organisées par l'autorité palestinienne à la Moqataa, n'a pas pu mettre le nez dehors.


Les habitants du camp ne se sont pas laissés impressionner par l'action militaire israélienne et ont tout de même accueillis leurs revenants : les brigades des martyrs d'Al Aqsa attendaient les héros du jour, toutes armes dehors, malgré le couvre feu décrété par Israël, tirant en l'air, la musique et les fanions en l'honneur du Fatah ornant les rues. Comme si rien ne s'était passé la matinée. Mais les femmes du camp, dont beaucoup étaient réunies dans la maison familiale du jeune homme, se sont largement exprimées sur le sujet. "Israël ment et on sait tous qu'elle ne veut pas la paix." s'exclame l'une d'entre elle.

"Oui,  d'une main ils donnent et de l'autre ils frappent" ajoute une seconde. "Je suis très en colère de l'incursion de ce matin car je n'ai pas pu aller chercher mon fils à Ramallah" s'exclame la mère du prisonnier. "Son fils est allé visiter les tombes de son père et de sa sœur, morts tous deux durant son incarcération" m'explique en douce une jeune habitante du camp. La mère ne veut pas faire de fête démesurée dans sa maison, elle est encore en deuil : sa fille est morte d'un cancer un mois auparavant.

Je rencontre le jeune homme qui sort de taule. Son visage est marqué par l'incarcération, il a ce teint blafard et ce regard vide qu'ont souvent les jeunes qui rentrent des geôles israéliennes. Il parle d'"espoir de paix" et déclare sans convictions, qu'"Israël veut la paix". Il m'apprends qu'il a signé un papier avant de sortir, indiquant aux autorités israéliennes qu'il refusait "officiellement les voies de la résistance armée". Je lui parle de l'invasion israélienne du matin dans son camp; il ne sait pas trop quoi dire. Il n'a pas l'air de réaliser que depuis son départ, rien n'a changé. Il va retrouver les mêmes incursions, les mêmes soldats, la même misère. Il sort d'une prison pour entrer dans une autre, mais peu importe, le voila de retour auprès des siens et c'est ça qu'il fête aujourd'hui... demain, on verra bien.


Nadia S.

12 juillet 2007

L’université de Birzeit ferme ses portes suite à des clashes entre factions étudiantes

Suite à de violentes altercations entre étudiants du Hamas et du Fatah, au sein même de l’université de Birzeit, non loin de Ramallah, l’administration a décidé de fermer ses portes jusqu’à nouvelle ordre.

Environ 3 000 étudiants de la cession d’été de l’université de Birzeit, en provenance de tout le territoire, sont aujourd’hui privés de cours suite à la fermeture du campus, « pour des raisons de sécurités.» (photo : entrée de l'université)

Tout a commencé lors de l’arrestation, ce mercredi matin, à Ramallah, du président du conseil des étudiants de l’université de Birzeit, Fadi Hamad et un membre du bloc islamique, Hyiad Abu ra’arkour. Ces jeunes étudiants Hamas, ont été interpellés par la police palestinienne pour des raisons encore inconnues. « Leur famille ne savent pas où ils sont ni pourquoi ils ont été arrétés » explique Diana, membre du conseil des étudiants pour le bloc islamique, jointe par téléphone. Selon elle, « ils ont été arrétés dans la rue, pour des raisons politiques, c’est un kidnapping. » Le Hamas a pris la majorité du conseil des étudiants de l’université de Birzeit lors des dernières élections d’avril 2007. « Birzeit est la plus importante université de Palestine, ils veulent casser le bloc islamique en Cisjordanie. » Insiste Diana. Afin de soutenir leur leader et démontrer leur mécontentement concernant cette arrestation qu’ils jugent « politique », les étudiants Hamas ont organisé mercredi après midi, une manifestation en plein cœur de l’université. « Ils ont fait un appel à manifester, mais ils n’ont pas respecté l’une des règles qui prévaut dans notre université : l’interdiction de drapeaux autre que le drapeau palestinien. » explique le bureau des relations publiques. Une centaine d’étudiants se sont donc rassemblés portant fièrement le drapeau vert. Un groupe de jeunes, affiliés Fatah, se sont divisés pour prendre la manifestation en sandwich et les hostilités ont commencé. Jets de pierres, insultes, coups et blessures sont le résultat de ce rassemblement. « Se sont les élèves du Fatah qui ont commencé a jeté des pierres », témoigne une jeune femme de l’administration. « Notre manifestation était pacifique. Deux minutes après que nous ayons commencé, les jeunes du Fatah nous ont attaqué. (…) Ils nous ont menacé de mort parce que nous sommes du Hamas. » S’exclame Diana. « Nous nous sommes réfugiés dans deux bâtiments de l’université. On nous a dit que la police avait encerclée le campus et qu’ils étaient près à nous arrétés, nous sommes donc restés là toute la nuit, et nous y sommes encore. » Ajoute-t-elle. 22 femmes et 45 hommes du Hamas font donc en ce moment même un sitting dans l’université, qu’ils ne quitterons qu’une fois que leurs « droits serons respectés » selon la membre du conseil. « Nous ne manifestons pas contre l’université, mais contre la politique qui tend à nous priver de nos droits. » D’autre part, les deux étudiants qui ont été arrétés doivent finir leur année, « l’université doit leur fournir une aide, un avocat, ou du moins, demander à l’administration pourquoi ils ont été arrêtés.» insiste Diana.

« L’université est une part de la société, les problèmes de l’extérieure ont donc une répercussion sur la vie interne du campus », explique Haïfa, assistante sociale. Le bureau des relations publiques indique que la fermeture a pour but de « stopper le cycle de la violence. » Cependant, le campus devrait rouvrir ses portes dès lundi, si la situation le permet.
Nadia S.

5 juillet 2007

La course à la légitimité

L’aide internationale est de retour, une partie des taxes confisquées par Israël depuis l’élection du Hamas, ont été versées, mais la complaisance assumée du président et de son nouveau gouvernement envers la communauté internationale et ses exigences, risque de coûter chers à sa légitimé interne. De son côté, le Hamas négocie a coup de libération d’otages, une légitimité internationale quasi-inexistante.

Ce lundi, Israël a transféré au gouvernement palestinien, 118 millions de dollars, représentant environ 20% des taxes récoltées au nom de l’Autorité Palestinienne durant l’année 2006. L’état hébreu les avait gelés suite à l’élection du Hamas en janvier 2006. Outre les taxes, Israël propose le démantèlement de certains des 560 check point de Cisjordanie, sans donner de nombres exacts, et la libération de 250 prisonniers Fatah si ces derniers renoncent, par écrit, « à toute implication dans le terrorisme », c'est-à-dire, dans la résistance armée contre Israël. Ehud Olmert déclare vouloir faire comprendre aux palestiniens que « lorsqu’ils se battent contre le Hamas et acceptent les conditions du Quartet, ils reçoivent quelque chose en échange. » Cependant, les palestiniens ne sont pas dupes, et tant de promesses ont été faites et jamais tenues, qu’ils n’attendent pas grand-chose de la part de l’état Hébreu. C’est pourquoi, ils voient parfois d’un mauvais oeil les relations ambiguës qu’entretien Abbas avec Israël et le Quartet.

Cette proposition israélienne accompagne plusieurs décisions de Mahmoud Abbas. D’une part, il souhaite désarmer les milices palestiniennes qui ont gagné en légitimité auprès de la population pour leurs actions contres les invasions israéliennes quasi-quotidiennes. La question du sort des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, affiliées Fatah, qui assurent un soutient précieux au président pour garder la situation sécuritaire en Cisjordanie, est posée.

D’autre part, l’ombre de nouvelles élections législatives plane. Selon la constitution, le gouvernement d’urgence atteint sa date de péremption dans deux semaines. Nabil Amr, le conseiller en communication du président Abbas, espère un renouvellement de l’état d’urgence déclarant que de nouvelles élections sont « probables ». Il ajoute que l’avenir du gouvernement d’urgence sera décidé le 29ème jour de sa formation. Selon lui, il serait possible que le Conseil Législatif Palestinien (PLC) soit réuni afin de discuter de cette question. Cependant, Hassan Kresha, vice-président du PLC, joint par téléphone, pense qu’il « est trop tôt pour parler de nouvelles élections ». Il assure que « de telles élections doivent être décidées en accord avec le Hamas, le Fatah et tous les partis politique. Dans deux semaines, l’état d’urgence devrait être amené devant le conseil qui doit décider ou non de l’élargissement de cette période. Mais M. Abbas a besoin des deux tiers du parlement et ils ne sont pas présents car 45 membres ont été kidnappés par Israël et qu’il y a des divisions entre le Hamas et le Fatah. » Explique t il. « Le président n’a aucun droit de dissoudre le PLC, il doit se dissoudre par lui-même et de toute façon, je pense que de nouvelles élections seraient particulièrement dangereuses dans le contexte d’aujourd’hui. » Conclu-t-il.

De son côté, le Hamas, qui a fait un coup d’éclat médiatique en permettant de relâcher le journaliste de la BBC, Alan Johnston, se débat pour obtenir un minimum de respect de la part de la communauté internationale. A un point qu’il est même près à discuter la liberté du soldat israélien Guilat Shalit, qui selon l’Armée de l’Islam a été transféré sous le pouvoir du Hamas.

Pour chacun le grand écart est douloureux entre d’une part les exigences de la communauté internationale et d’Israël, et d’autre part la réalité de la société palestinienne et ses attentes. Selon un enquête publiée par le centre le Centre de Sondages d'Opinion de l’Université An-Najah de Naplouse et concernant un millier d’habitant de Cisjordanie, 67% pensent que les évènements de Gaza sont dues à des interventions externes. 30% d’entre eux ne se reconnaissent ni dans le gouvernement d’urgence, ni dans celui d’Ismaël Hanyeh et 30,5 % déclarent ne pas vouloir participer à de nouvelles élections législatives, si celles-ci ont lieues.
Nadia S.