23 août 2007

Trop pauvre pour obtenir le visa anglais

L'équipe national palestinienne junior de football a été privée de visa par la Grande Bretagne. Tous les jeunes joueurs devaient arriver ce 21 août dans l’île afin de participer à un tour amicale avec d'autres équipes anglaises. Cependant, aucun d'entre eux n'ont obtenu de visa, même ceux n'habitant pas les territoires occupés. 

La raison invoqué est inqualifiable : ils seraient trop pauvre pour que le gouvernement anglais soit assuré de leur retour. Lu bureau de l'immigration anglais a donc refusé à l'équipe nationale palestinienne de se rendre en Angleterre où ils devaient s'entraîner et disputer des matchs afin d'échanger leur savoir sur ce sport. Rod Cox, l'organisateur de ce tour a exprimer sa colère devant cette décision et dénoncer une "motivation raciale" claire. " Le bureau des affaires étrangère reconnaissait il y a quelques mois le rôle positif de ce projet qui engage les jeunes de Palestine et d'Angleterre dans le sport, notamment pour les éloigner des mains des hommes armés, s'exclame -t-il. ce tour avait le support de la fédération anglaise de football, ainsi que de l'association professionnel de football et avait même un partenariat avec l'université de Chester. Très en colère, l'homme a déclaré à la presse  "que les motivations de cette décision aident à maintenir le contrôle d'Israël sur les palestiniens. Je suis convaincue que c'est le message envoyé aux 2 millions de musulmans présent en Angleterre. C'est particulièrement claire que le 8 septembre, l'équipe nationale d'Israël sera en Angleterre pour jouer au football sans avoir besoin d'aucun visa", s'exclame Rod Cox.

L'équipe nationale palestinienne junior de football participe notamment à une campagne organisée par Truce International nommé "Kick a ball for Peace", encore faut il avoir l'autorisation de taper dans la balle où l'on veut, ce qui apparemment pour les palestiniens n'est pas le cas, même si c'est pour la paix.

Nadia S.

19 août 2007

Block Out à Gaza

Dimanche, la Compagnie palestinienne d’électricité (PEC) a cessé toute activité à cause du manque de fioul. Les livraisons n’ont pas été assurées par les autorités israéliennes depuis jeudi, laissant l’entreprise et près de la moitié des habitants de la bande de Gaza, sans électricité.

Le gouvernement israélien, qui fourni le fioul nécessaire à la survie de la compagnie palestinienne d’électricité, confirme avoir stopper ses livraisons pour des « raisons de sécurité » au point de passage de Nahar Oz où un tunnel suspect aurait été découvert. Ce point de passage reliant l’Etat d’Israël au nord de la Bande de Gaza, a été fermé durant trois jours, de jeudi à samedi. Cependant, ce dimanche, Nahar Oz rouvrait ses portes, mais aucune livraison de fioul n’est arrivée à la compagnie électrique. Le président n’a donc pas eu le choix et a fermé le quatrième générateur électrique, plongeant la moitié des habitants de la bande de Gaza dans le noir. « A 11h, nous avons tout coupé. », se désole Rafiq Maliha président de la Compagnie Palestinienne d’électricité. Déjà vendredi, à 18 heures, (15 heures GMT), Rafiq Maliha avait été contraint de fermer, dans un premier temps, trois de ses quatre générateurs électriques à cause du manque de fioul, laissant le nord de la bande de Gaza quasi sans électricité. Lors d’une conférence de presse, vendredi, Rafiq Maliha avait averti que si le gouvernement israélien ne reprenait pas, ce dimanche, ses livraisons de fioul, le quatrième générateur devrait être fermé, condamnant la bande de Gaza au noir complet. « Nous n’avons pas reçu de fioul depuis jeudi. » s’indigne Rafiq Maliha, joint par téléphone. « Le samedi c’est Shabbat pour les israéliens, il n’y a donc pas eu de livraison. La situation est très difficile. » Confesse-t-il. Déjà ce samedi, « 50% de la population de la bande de Gaza était touché par le manque d’électricité et donc le manque d’eau et d’assistance médicale. » Indique-t-il. En effet, dès samedi l’entreprise avait décidé de fonctionner au minima de ses capacités afin d’économiser l’énergie pour le cas ou Israël refuserait, ce dimanche, de rouvrir l’approvisionnement en pétrole. « Nous avons fonctionné à un peu moins d’¼ de nos capacités. Habituellement nous fournissons 140 mégawatts à la bande de Gaza, samedi nous ne produisions que 25 mégawatts. » Explique Rafiq Maliha. Les zones étaient donc approvisionnées au compte goûte en attendant un règlement de la situation. « Si dimanche rien n’arrive, nous courrons à la catastrophe. Beaucoup d’hôpitaux n’ont pas de générateurs de secours, ils sont vieux. » S’inquiétait-il. Or ce dimanche, rien n’est arrivé. Les hôpitaux sont les plus sensibles à ce problème. « Notre hôpital est fourni d’un générateur d’urgence que nous utilisons en ce moment même, car sans énergie, les machines d’oxygène ne fonctionnent plus ainsi que toutes les aides aux patients, les réfrigérateurs etc. » témoigne un fonctionnaire de l’hôpital Al Quds à Gaza. « Ce matin à 8h, l’électricité marchait encore, puis nous avons été coupé mais notre système d’urgence s’est mis en marche automatiquement.» Explique le Dr Khalid Annadjar, directeur de l’hôpital Shuhada Al Aqsa. « Ce générateur d’urgence fonctionne à l’essence qui nous est fournit par l’Europe. Nous avons un stock de 17 000 litres, mais nous ne savons pas combien de jours nous pouvons tenir. » S’inquiète-t-il. L’électricité nécessaire à près de la moitié d’1,5 millions de palestiniens n’est plus fourni jusqu’à nouvel ordre, laissant la bande de Gaza dans un Block Out quasi-total.
Nadia S.

14 août 2007

Vide médiatique

Se sont ces types de pèriodes, vides médiatiquement, qui refont plonger le problème palestinien dans l'ignorance et l'indifférence. Pourtant, c'est précisément lors de ces périodes de "creux" médiatique que tout se joue.

Diverses propositions fusent de part et d'autres : Israël propose de démanteler les checks points, en échange de l'arrêt de la résistance. Pendant que les négociations ont lieu, tous les palestiniens hurlent en cœur leur rage de voir, en bas de chez eux, de nouveaux soldats barrant la route aux habitants du bourg, du village ou de la ville. De Bethléem à Salfit, les petites gens, soutenus par les gouverneurs, dénoncent l'augmentation des barrages, faisant opposition à la proposition officielle israélienne d'en faire disparaître un certain nombre. Les checks point "moyens" deviennent "grands et permanents", comme celui de Huwwara, ou de nouvelles grilles viennent entourées les rues, un nouveau parking tout neuf et encerclé de grillages pour les bus palestiniens, car ils ne faut pas mélanger les trois colons qui viennent faire du stop de l'autre coté du ronds points et les milliers de palestiniens qui sortent de la région du nord pour aller travailler, étudier ou visiter leur famille plus au sud. Les grands barrages sont déjà "définitifs" comme le check point de Za'atara, ou un énorme chandelier juif orne le rond points séparant les routes des colonies, des routes des palestiniens... quelques règles viennent parfois pimenter le passage : "Aujourd'hui pas d'homme de moins de 35 ans! ", "demain se sera tous ceux qui viennent de Jénine"...

En dehors des aléas politiques qui ne sont jamais les mêmes d'une semaine à l'autre, la vie quotidienne palestinienne a quelque chose de "répétitif". Les médias du monde ne s'attardent pas à répéter sans cesse les mêmes histoires, des mêmes gens, qui subissent les mêmes oppressions... Pas plus d'une vingtaine de palestiniens tués dans la semaine et surtout à des endroits différents rendent la couverture médiatique nulle. Dispersez les événements : 4 à Naplouse, 3 à Jénin, 9 à Gaza, 2 à Hébron etc. personne n'en parlera. En revanche, si vous balancez un missile et que vous les tuez tous d'un coup au même endroit, là ça fait du bruit... Pourtant le nombre de morts est le même, mais la perception de l'événement ne l'est pas.

Ce matin, je me suis réveillée dans le camps d'Al'Ein sous les bombes israéliennes. Des tirs ont retentis toutes la fin de la nuit. ça fait trois jours de suite et on ne peut rien y faire. On entendait le cri des enfants terrorisés chez les voisins... mais qui s'en inquiète ?

L'autre jour, au check-point, une petite fille terrorisée devant le soldat qui checkait les papiers d'identité de ses parents, s'est mise à trembler comme une feuille et à hurler devant l'imposant M16 du soldat, qui était lui aussi plutôt mal à l'aise... qui en parle ?

En rentrant de Jénine vers Naplouse, dimanche, nous avons subi plus de 5 check-points "volants". Au lieu de mettre une demi heure pour rentrer nous avons mis plus de quatre heures. Tout le monde s'en fout !

A Bethléem, il y a de ça quelques jours, une groupe de colons a fait un descente non loin du centre ville pour manifester pour la construction d'une nouvelle colonie, du côté palestinien du mur... qui s'en souci ?

A Hébron, les colons israéliens ont affronté les palestiniens dans les rues de la vieille ville, en dehors de la colonie, à coup d'armes lourdes... Qui en a entendu parler ?

Dans la bande de Gaza, les incursions israéliennes, suivis des tirs des avions F 16 ne cessent, chaque semaine, de faire plus de victimes parmi les habitants, de plus en plus d'enfants sont touchés. Non mais attend, me dit on, c'est quand même le QG du Hamas...

Par contre, lorsque M Blair ou Mme Rice font des voyages de bienséances, tous les médias se précipitent sur eux reprenant déclarations et propositions, qui sur le terrain ne changent strictement rien !

Alors on se demande dans le coin si toutes ses courbettes politiques ne servent finalement pas qu'à occuper les médias internationaux, histoire de ne surtout pas les intéresser aux problèmes du terrain, à la vie quotidienne, qui effectivement n'ont rien de très "palpitant" médiatiquement parlant, mais qui constituent, ne l'oublions pas, la base du problème !

Si la vie quotidienne ne s'améliore pas, Intifadas il y aura...

Nadia S.